
L ’orange bleue
Vue du ciel, la terre au vingtième siècle
Ressemblait à une belle orange bleue.
Mais aujourd’hui, est-elle toujours bleue ?
Tous ces champs drainés sans aucune haie.
Toutes ces eaux marron chargées de boue.
Tous ces produits chimiques d’avant-hier,
que la pluie transporte jusqu’à la mer.
Tous ces jus d’élevages intensifs, ces algues vertes.
Heureusement, il me reste le bleu de tes yeux.
Toutes ces bassines construites avec de l’argent public.
Des hectares pour arroser des cultures intensives,
nourrir des méthaniseurs, fabriquer de l’éthanol
Et continuer à polluer pour faire rouler nos bagnoles.
Alimenter l’animal, dans de vrais camps de travail.
Des champs à perte de vue, est-ce vraiment un détail ?
Des kilomètres de cours d’eau asséchés, pour un environnement négligé.
De jeunes couples ne voulant plus de bébé, ou il leur est difficile d’enfanter.
Heureusement, il me reste le bleu de tes yeux.
Dans les pays du sud, rien à envier.
Les forêts primaires, coupées, incendiées.
Certains de nos médias sont offusqués.
Il faut bien que le nord puisse gaspiller.
Et quand on a tout pris,
Tout cassé, tout pollué.
Les migrants reconduits.
La France reste aux Français.
Heureusement il me reste le bleu de tes yeux.
Toutes ces centrales nucléaires,
qui réchauffent fleuves et rivières.
Tchernobyl, te fais pas d’ bile
pour notre pays nos villes.
Devinez ce qu’il en est aujourd’hui ?
Fukushima, encore et encore à l’eau refroidie.
Ces eaux contaminées, rejetées à la mer pardi.
Sans odeur, sans couleur, là- bas comme ici.
Heureusement il me reste le bleu de tes yeux.
Toutes nos montagnes de déchets,
même les chinois n’en veulent plus.
On ne sait plus quoi en faire ?
Sous les routes ça ne se voit plus !
L’idée verte, les C S R (combustible solide de récupération)
que l’on brûle, l’on incinère . (Essentiellement du plastique)
Ciel, sol, océan vomissent, puent.
Notre sang est contaminé.
Heureusement, il me reste le bleu de tes yeux.
Et, tous ces bleus à l’âme.
Certains refusent de les voir .
Bien las, d’autres, eux, baissent les bras.
Puis il y a ceux-là :
Associations, coopératives, colibris, Z.A.D …
Chacun à leurs manières, tentent de nous alerter.
Parfois en se créant de mini-sociétés,
cherchant un autre chemin à faire partager.
Heureusement il me reste le bleu de tes yeux.
Ceux qui ne pensent pas l’économie,
de la même manière que nos élus,
pourront dire, les bleus sont venus.
Des bleus beaucoup ils en ont eus.
La vie, une main, un pied, un œil perdu.
Par les armes, le cadre peut être ou sembler revenu.
Vidi, veni, pour venger Vinci.
Derrière ce rideau de l’armes, cette pluie.
Malheureusement, Je ne vois plus le bleu de tes yeux
Cet écrit est empreint de culpabilité partagée.
De chagrin, d’anxiété, de honte et de deuil à accepter,
Pour ensuite trouver sa place dans des actions à mener.
Qu’elles soient individuelles et ou collectives, c’est ok.
L’écologie a-t-elle encore le temps d’être modérée ?
Un changement de société est une nécessité,
pour la survie du vivant dans sa belle globalité.
D’avance perdu ou gagné, j’aurai au moins essayé,
Heureusement, dans la recherche du bleu de tes yeux.
C’est à partir d’expérimentations menées :
De l’agriculture en passant par l’éducation.
Des systèmes de transports et des habitations.
Que ces manifestations pour l’autonomie,
Modèles alternatifs, inventifs, constructif,
nous donnerons une estime de soi retrouvée.
De par cette émancipation,
dans cet arc en ciel de couleurs,
Heureusement, je trouverai le bleu de vos yeux.
Capitaine Ad hoc