Le mardi 31 juillet 2018
Une lettre à ceux qui se sentiront concernés,
Je commence souvent comme ça :
« Nous privons de plus en plus nos enfants de la nature, du dehors, les acheminant peu à peu vers une éducation « hors-sol ». Et ceci, au nom de la sécurité, de l’hygiène, de la norme, du risque zéro, et sous le prétexte fallacieux que, par écrans interposés, la vie, le réel, arrivent désormais sans risque jusqu’au cœur de douillettes petites cages dorées où nous les gardons à l’abri.
Or, le monde n’est pas réductible aux murs de la chambre ou de la classe, ni à des images virtuelles, les plus perfectionnées soient-elles.
C’est dehors, dans le jardin, les prés et les bois, au bord de la mer ou en montagne, dans ce contact plein avec le réel que l’enfant construit une part considérable de son rapport à son corps, à ses sens, à son intelligence, à la vie et aux autres. C’est là qu’il développe au mieux la totalité de son être. »
Louis Espinassous – Pour une éducation buissonnière (2010)
Aux portes de l’école Françoise Dolto à Saint Florent des Bois vivait un petit jardin bordé de quelques arbres.
Mis en place, je crois, il y a quelques années par les instituteurs et les parents d’élèves, je me suis chargé d’y accompagner les enfants, quelques heures par semaine, depuis trois ans.
L’objectif n’étant pas une grande production de légumes, mais simplement de prendre le temps, dehors, à gratouiller dans la terre, inventer de multiples vies à un bout de bois, se salir le pantalon
( pour le bonheur des parents), observer un ver de terre et une grenouille, débattre de la meilleure carte des Pokémons…
Prendre le temps. Dehors.
CHOC !
La cantine, étant trop restreinte pour le nombre actuel d’enfants, doit se voir agrandir. Ce qui, au passage, est plutôt bien pour tout le monde ( ayant aussi passé du temps dans cette cantine).
Par quels moyens ?
CHOC !
Ce que j’observe maintenant, ce sont des traces d’engins ayant écrasé les plans de tomates, de courges.
Au sol, les mangeoires et les nichoirs, fabriqués par les enfants, sont explosés en morceaux. Les cabanes sommaires sont écrabouillées.
Et les arbres ? Les arbres avaient-ils raison d’être TOUS coupés ?
Précipitation ? Réflexion réduite ? Travail de bourrin ?
Je pensais aujourd’hui, qu’avec cette prise de conscience de notre beau paysage, du bienfait de la nature, on pouvait anticiper, prendre en considération l’existant et s’adapter, en impactant au minimum les milieux où nous vivons.
On dirait qu’une fois de plus, il faut faire vite…
Autour de ces arbres, je voulais rappeler le temps que chacun avait passé à installer son nichoir, à planter une salade, à peindre un galet… et je dois continuer à discuter avec les enfants du respect de l’autre et de son travail ???
Évidemment, ce n’est que mon avis. Cette lettre n’engage que moi.
Qu’en penseront les enfants ?
Alexandre. Lise. Alexis. Coline. Nino. Ambre. Lolita. Célénie. Ylan. Lorédana. Esteban. Oxana.
Gabin. Théo. Gabriel. Martin. Myléna. Samuel. Noa.
Des prénoms inscrits sur des étiquettes individuelles au pied de leurs plantations réalisées avec leur maîtresse… à quelques centimètres du passage d’un engin qui n’a pas eu l’air de s’en inquiéter.
Et les autres, que diront-ils quand ils verront que le pommier où ils adoraient tant grimper (dans le respect des règles) a été coupé en quelques minutes ? Pommier pourtant loin de l’agrandissement de la cantine et de la ligne électrique.
Ne peut-on pas chercher d’autres solutions ? Au moins anticiper pour sauver le travail de l’autre ?
Et prendre le temps ? Dans le respect de chacun.
Sans doute une lettre au maire,
Au moins une lettre amère.
Romain S.
Et oui, nous pouvons créer un nouveau jardin et planter des arbres !

Aux arbres citoyens de florent des bois
Je viens de lire la triste nouvelle concernant le massacre du jardin de l’école de Florent des bois. Je n’en suis hélas pas surpris. La plupart des élus de cette commune n’ont guère de conscience écologique, ni même de délicatesse humaine pour laisser agir ainsi. Hélas, ce n’est pas leur premier méfait. Il y a dans nos dossiers bien d’autres exemples plus graves.
Qu’attendre d’une municipalité qui avait voté, sous le premier mandat du Maire Jean-Louis Batiot, presque à l’unanimité pour la création d’une 2X2 voies traversant la commune sur plusieurs kilomètres en détruisant le bocage. Ils sont malheureusement prisonniers de l’idéologie régnante de la croissance, celle-la même qui va conduire l’humanité à sa perte à plus ou moins long terme. Avons- nous oublié que la Terre est un Jardin? Ces derniers temps, on entend dire qu’il fait chaud, trop chaud mais qui se pose la question de savoir pourquoi et de quoi cela augure t-il. Chacun a sa part de responsabilité et un jour, il faudra rendre des comptes.
Il n’est de pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre, ainsi leurs actions néfastes ponctuent leur mandat. C’est pour les mêmes raisons qu’on s’est acharné sur la ZAD de Dame des landes, la noyant sous les gaz en piétinant les initiatives culturales et culturelles. Triste monde humain!
Face au Pouvoirs irresponsables, il faut sans se lasser dénoncer et combattre leurs excès et construire par nos initiatives un autre monde .
Dans un peu plus d’un mois, le 16 septembre, c’est » Village en fête ». C’est l’occasion d’exposer sur l’affichage libre (texte et photos) cette destruction d’autant plus symbolique que c’était un jardin d’enfants.
C’est un bon dossier pour le » Gérard de l’environnement » que nous décernons aux atteintes environnementales.
Tu peux toujours essayer de joindre le délégué au développement durable (un bel oxymore), sans trop d’illusion car il a à peu près autant de pouvoir que Hulot en a chez Macron (green washing, cautionnement de la farce). Celui des deux qui démissionne le premier a gagné!
Comprenons qu’une atteinte à la Nature que l’on pourrait considérer comme mineure produit des dégâts vitaux, répétée à l’échelle de la Planète. Le « principe du colibri « à l’envers!
Je propose ce sujet dans la catégorie « coup de gueule » sur le blog de la clé des champs http://www.la.cle.deschamps.org
Pierre Gaborieau, Président de l’association « La clé des champs »